Je suis une créatrice armentiéroise de bijoux éthiques et éco-responsables en cuir de poisson.
Les cuirs viennent de tanneurs français qui récupèrent les peaux chez les poissonniers ou dans les restaurants de sushis. On est dans la continuité de la filière alimentaire, dans une démarche de recyclage, et même plus de surcyclage. Les peaux sont tannées de manière végétale, avec les écorces broyées de différentes essences de bois.
Passionnée par la lumière, j’imagine et réalise, dans mon petit atelier, des pièces colorées, chics, raffinées et délicates. Celles-ci visent à valoriser au mieux les matières exceptionnelles qui les constituent, selon un savoir-faire maroquinier.
Les cuirs sont tous différents, au niveau des jeux des empreintes laissées par les écailles, des textures, des couleurs. Cela permet d’obtenir des bijoux très uniques.
Je découpe les cuirs, soit avec des emporte-pièces (avec une presse ou un maillet), soit avec un scalpel, un cutter de précision ou des ciseaux, pour obtenir les formes désirées. Je les colle, puis ensuite travaille sur les tranches, pour obtenir la meilleure des finitions (avec la limite que le cuir de poisson n’est pas un cuir lisse, mais qu’il garde les empreintes des écailles, qui se soulèvent par endroits). Je ponce, je teinte, je passe le fer à fileter, je cire … Certains de mes modèles passent par une presse pour les aplatir. Certains bijoux sont également doublés pour obtenir une bonne tenue (le cuir de poisson étant assez fin et plat), le plus souvent avec du liège, léger et non irritant pour la peau. Je garde toujours en tête le fait qu’il faut que le bijou soit léger, pour être agréable à porter, ainsi que le fait que la star du bijou, c’est le cuir de poisson. Je tente autant que possible de travailler le plus finement possible tout en gardant l’originalité et les motifs du cuir. J’aime marier les couleurs, les textures, les motifs. Le cuir de poisson est un cuir qui possède de nombreux reliefs, capturant ainsi la lumière et la restituant, même sur les coloris les plus sobres. J’aime beaucoup le fait de le rendre accessible au plus grand nombre, alors qu’il est actuellement surtout réservé à l’industrie du luxe.
